Arrestation de Ménétrel à Sigmaringen
rideau
Petain à Sigmaringen
Fidèle à la position adoptée à son départ de Vichy, le 20 août 1944, Pétain entend bien se comporter en prisonnier. Son entourage, le D' Ménétrel en tête, y veille au besoin, filtrant les accès, contrôlant toute correspondance venue du dehors. Un poste de radio mis à sa disposition lui permet de suivre les nouvelles venues de France. C'est ainsi qu'il apprend l'ouverture de l'instruction en Haute Cour de justice le concernant.
Vie de reclus coupée de sorties quotidiennes. Seul ou accompagné de sa femme, il fait arrêter la voiture mise à sa disposition (il est le seul à en bénéficier) à quelques kilomètres du château et poursuit à pied, suivi de près par des policiers allemands. A 88 ans, sa santé physique et intellectuelle demeure satisfaisante, demandant simple-ment quelques ménagements. Quand il ne sort pas, il peut, de la vaste terrasse supérieure du château, embrasser un large horizon.
Chaque dimanche, il assiste avec son épouse à la messe de 11 heures dans la chapelle jouxtant le château, suivant l'office d'une loggia haute qui communique directement avec ses appartements par un couloir suspendu. Le plus clair de son temps, c'est dans ces derniers qu'il le passe, s'entretenant fréquemment avec ses proches.
Sigmaringen et Petain
L'arrestation par les Allemands, le 22 novembre 1944, du docteur Ménétrel, soupçonné d'intelligence avec des services alliés, l'affectera beaucoup en le privant de son plus proche confident.
L'immense bibliothèque du château lui procure d'abon-dantes lectures. Il parcourt les Mémoires de Talleyrand. Ce qui l'occupe par-dessus tout est la défense de son image dans la perspective de l'inévitable procès. Dès le mois d'octobre 1944, il avait, de sa main, rédigé sur des feuillets des éléments de défense personnelle. Saisies sur lui à son arrivée au fort de Montrouge, le 27 avril 1945, ses notes portent notamment sur deux points essentiels: les condi-tions dans lesquelles sont intervenus la demande d'armis-tice de juin 1940 et les événements de novembre 1942 en Afrique du Nord. Au château, il n'entretient pratiquement aucun contact avec les autres fugitifs.
anecdote
accueil
Accueil
La collaboration